Rigide soutenant, rigide toxique…
Psychique, corporelle ou accessoire, une rigidité peut s’avérer utile.
Limitée et limitante, elle peut être une alliée si elle est conscientisée et temporaire.
J’observe chez moi que lorsque je me sens vulnérable ou fragilisée, j’installe tout un tas de rigidités dans mon fonctionnement.
Durant cette phase, j’ai besoin de m’accrocher à quelque chose, et ce quelque chose doit être solide, une vraie bonne prise !
Alors, telle chose doit se faire à cette heure et pas une autre, comme-ci et pas comme-ça. Mon discours ne supporte plus de trop se stretcher, bref, je ne sais plus m’articuler, je perds en souplesse.
Mais je le sais, je l’observe, et j’interviens au plus tôt et au mieux que je peux, parce que tout cela devient vite toxique lorsque cela remplace la panne au lieu de juste lui laisser un peu de temps pour se réparer.
Physiquement ? Il se passe la même chose. D’abord une rigidité s’installe autour d’une région du corps qui a besoin de protection et de repos. Sans soins, cette rigidité s’installe et se propage.
J’ai cette notion de rigidité soutenante ou toxique en tête au quotidien, avec les cavaliers et chevaux :
- Le cheval est raide, en a t-il besoin à ce stade et pourquoi ?
- Le cavalier a des principes de fonctionnement très rigides avec son cheval : de quoi se protège-t-il ?
- L’arçon de la selle, la ferrure… leur rigidité est-elle vraiment plus bénéfique que délétère dans la balance, une fois tous les paramètres pris en compte ?
Ces questions là amènent à sortir de réflexions et pratiques un peu binaires “avec ou sans”, “tout ou rien”.
Il y a la plupart du temps encore d’autres voies.
C’est sûre que lorsqu’on abandonne une rigidité en l’état, rien ne va. Je retire mon arçon, mon cheval à mal au dos. Je retire les fers, mon cheval a mal aux pieds. J’arrête de le reprendre dans ses comportements, il abuse. J’arrête d’étirer mon cheval, il souffre de partout.
N’y a-t-il pas quelque chose que l’on a manqué, dans ces cas là ?
Moi c’est ce que je crois, et je me mets à fouiller les interstices.
C’est là tout l’intérêt de la rééducation et du soin : identifier le mécanisme délétère, neutraliser le cercle vicieux, remettre tout à plat, réorganiser, trouver une autre voie qui n’a pas encore été empruntée, même si a la croyance que tout a été essayé.
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