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MUSCULATURE : ANORMALE OU “PAS DANS LE MOULE” ?

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MUSCULATURE : ANORMALE OU “PAS DANS LE MOULE” ?

J’ai vu récemment et notamment sur des groupes de saddle-fitting des commentaires très durs sur des photographies de chevaux : “il est amyotrophique”, “il est trop gros”, “il devrait pas être monté”, “il est pas bien nourri”, “il est forcément mal travaillé “…

Évaluer l’état d’un cheval sans se tromper de coupable.

Mais qu’est-ce que vous en savez ?

La seule information qui devrait nous intéresser, c’est d’abord “Est-ce-que ce cheval souffre ? “

Mon fil d’actualité se partage entre des publications sur la thérapie corporelle équine et humaine; heureusement qu’on ne parle pas des patients humains comme on parle des chevaux, ce serait ignoble.

En ce moment j’ai l’impression que si un cheval ne montre pas la géométrie de foulée d’un Hanovrien, ou les trapèzes d’un Quarter Horse, c’est qu’il a un problème.

Heureusement que ma santé et mes performances ne sont pas évaluées sur photo en comparaison à la marathonienne Mary Keitani. On m’aurait déjà mise en soins palliatifs !!

Aujourd’hui on veut des chevaux qui n’ont pas un gramme de gras et des muscles saillants, bien dessinés partout.

Combien d’humains en bonne santé et même sportifs qui répondent à ces critères connaissez vous ?

Moi je connais des personnes “très bien faites” qui ont mal partout et qui peinent à soulever un pack d’eau, et des titans en forme de haricots verts.

Idem chez les chevaux. Parmi les races archaïques, on a des chevaux très trapus, et des chevaux gringalets. Les 2 étant adaptés à leurs fonctions et milieux. Quand on regarde bien à quoi ressemblent les chevaux sauvages dans les milieux chauds, avec leurs encolures toutes fines et leurs croupes toutes plates, c’est sûr que nous Français on a pas envie de mettre une selle dessus.

Mais est-ce que c’est ce qui détermine la santé ?

Nos chevaux domestiques souffrent d’une quantité folle de pathologies liées à la sédentarité et aux pratiques équestres. Obésité & Co, pathologies chroniques des pieds et du dos, tendinopathies, coliques. Et ce parfois avec des morphologies qui correspondant parfaitement au type sportif ou esthétique idéal.

Les grandes cibles de jugements hâtifs chez les chevaux sont les garrots, ou plutôt les grands dorsaux de part et d’autre du garrot, et les trapèzes, ainsi que les muscles de l’encolure.

Lorsque les segments sont longs, par exemple hauts garrots et longues encolures, les muscles qui s’y insèrent ont très peu de chances de développer de gros volumes. Ils se comportent comme des hamacs, ou des toiles de tentes.

Un muscle n’a pas forcément besoin d’être volumineux pour être efficace.

Lorsqu’un muscle vous paraît sous développé, chercher à savoir si c’est le cas ou non de son antagoniste, cherchez une douleur, une restriction, regardez le schéma global, demandez vous si une compensation inévitable, considérez la race du cheval et son histoire.

Parfois, vous réaliserez que même si cela n’en a pas l’air, en fait tout va bien.

Chez les humains, les grands musclés genre “dieux du stade” sont des individus rares, ou des populations qui ont une génétique particulière. D’ailleurs, les grands ont généralement besoin de poches graisseuses de comblage pour soutenir certaines régions articulaires comme les lombaires, les hanches ou les omoplates.

Mais oui, le gras, ce n’est pas toujours l’ennemi public numéro 1 ! Au delà de stabiliser certaines structures, il enferme aussi certaines toxines et les empêche de circuler dans l’organisme. Résultat, dans cadre de pertes de poids importantes, il n’est pas rare de voir l’apparition de douleurs articulaires ou de pathologies.

J’ai personnellement toujours été propriétaire de chevaux rustiques et trapus, parce que leurs schémas ont tendance à être stables en toutes circonstances (saisons, travail, repos) et que la selle n’est pas une épée de Damoclès pour eux.

C’est un grand paradoxe de la sélection du grand cheval de sport : Souvent, il est sujet aux blessures à l’entraînement, il se dégrade au repos, il est difficile à seller correctement à long terme, son inné locomoteur ne répond pas aux standards de la locomotion attendue en épreuves sportives. Ce qui contribue donc à mal développer les muscles de l’avant-main et du dos, puisqu’on modifie systématiquement leur balancier et on a tendance à les enfermer.

En conclusion, s’il vous plaît, ne jugez pas hâtivement les corps des chevaux.

Ce qui choque votre œil n’est pas toujours pertinent… évitez les pièges de standardisation !

Plus de muscles, moins de gras, plus de symétrie…certains chevaux iraient moins bien si on cherchait à tout prix à faire mieux !

Le plus important est d’évaluer s’il existe une souffrance, ou une limitation délétère.

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En photo : Un cheval handicapé qui va du mieux possible

 

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