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Les chevaux s’aiment-ils parce qu’ils vivent ensemble ?

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Les chevaux s’aiment-ils parce qu’ils vivent ensemble ?

“Je ne comprends pas, mon cheval semble s’ennuyer, pourtant il est au pré avec des copains”

Copains est un terme qui revient souvent pour désigner les congénères d’un cheval.

Est-ce parce qu’ils vivent dans le même pré qu’ils s’attachent les uns aux autres ? Non ! Même lorsqu’ils ne sont que deux.

Les relations sociales des chevaux sont élaborées, complexes. Ils ne sont pas amis parce qu’ils vivent ensemble, ou hostiles parce qu’ils ne se connaissent pas.

Les chevaux qui vivent en groupe (et non en troupeau, système social équin originel avec harem, mâles célibataires, etc.) peuvent être très insatisfaits socialement. De l’exclusion volontaire ou subie jusqu’au harcèlement en passant par le désintérêt total et les incompréhensions, les chevaux domestiques ne nouent pas des liens si facilement.

Dans la nature, les troupeaux sont des structures principalement familiales, qui s’élargissent ou se rétrécissent en fonction de paramètres tels que la reproduction, les contraintes climatiques et environnementales, la compétition entre étalons, les migrations d’individus d’un troupeau vers un autre.

La race, les âges, le comportement, l’environnement restent des données relativement constantes et harmonieuses. 

Dans les centres équestres et les pensions, toutes les données sont aléatoires. Les chevaux de tous âges, toutes races et toutes “cultures” vont et viennent au gré des ventes, des déménagements. Le côté auberge espagnole n’est pas forcément du goût des chevaux, qui, sociaux et grégaires, ont un puissant besoin d’union et de synchronisation.

Imaginez-vous intégrer une maison en colocation avec des personnes de tous les âges, de toutes cultures, habitudes, éducations et langues. En fonction, vous trouverez cela peut être amusant ou infernal. Vous tisserez quelques liens, de natures variées, ou pas du tout. Vous préfèreriez peut-être être finalement seul que mal accompagné, ou inversement… Chez les chevaux comme chez les humains, en fonction de l’expérience et du tempérament, beaucoup de cas de figures sont possibles.

Mais il faut garder à l’esprit que le cheval est une proie, qu’il est généralement grégaire, et que le besoin d’une vie sociale équilibrée est un point fondamental de sa santé physique et mentale. 

N’oublions-pas non plus que dans le modèle naturel, les ressources vitales des chevaux ne sont pas limitées. Sauf en cas de conditions extrêmes, il y a à manger pour tout le monde de façon simultanée (ils broutent ensemble), les points d’eau sont larges, l’espace est toujours disponible.

La vie domestique restreint les ressources et cela génère quelque-chose que les chevaux au naturel ne connaissent pas tellement (sauf étalons) : la compétition. Aux râteliers, aux seaux, aux abreuvoirs, dans l’abri, avec l’humain… les chevaux domestiques doivent bien souvent lutter pour accéder aux ressources, ce qui génère stress, angoisse, conflits, jalousies, fractures sociales.

Il n’est donc pas rare de constater que certains chevaux qui vivent dans des configurations pré-groupe dépérissent, s’isolent, cherchent à partir, deviennent très grégaires (difficiles à séparer) ou agressifs. Ces comportements variés témoignes tous de troubles anxieux liés aux déséquilibres de leur vie sociale.

Cela ne veut pas dire qu’ils doivent tous êtres “amis”, car cela n’est pas non plus un équilibre, éthologiquement parlant. Mais le ou les groupes dans un espace doivent pouvoir fonctionner ensemble.

Il est essentiel de vérifier que l’espace disponible en fonction du nombre est suffisant, que l’accès à l’eau et à la nourriture soit égal pour tous, qu’aucune forme d’exclusion ferme ou de harcèlement n’a lieu, que les âges et races sont compatibles en termes de gestion de l’énergie et des activités.

J’ai longtemps voulu recréer au maximum des conditions naturelles, en composant d’assez grands groupes les plus équilibrés possibles, dans les plus grands espaces possibles. C’est idéal.

Mais j’ai du constater que parfois, pour certains individus, un mode de vie sociale plus restreinte est plus indiqué. Certains chevaux semblent être inévitablement des harceleurs ou harcelés, des angoissés, et ils nécessitent de vivre à l’écart, à deux, trois, quatre, voire (très rarement) seuls. Parmi ces “cas sociaux”, on identifie par exemple souvent les chevaux très âgés, très jeunes, malades, d’une robe totalement différente de celle des autres… bref, des chevaux porteurs d’une caractéristique hors norme ou hors moyenne.

Pensez que tout comportement inhabituel aux soins ou au travail peut provenir des relations sociales.

Chaque propriétaire et chaque structure gère son espace et ses moyens comme il peut, mais il faut rechercher comment optimiser un habitat pour offrir le plus d’équilibre et de sérénité pour les chevaux.

Prenez le temps d’observer et évaluer la vie sociale de votre cheval, demandez l’aide d’un comportementaliste si besoin. Faire en sorte de créer des mouvements collectifs, faire en sorte que les chevaux d’un même groupe soient sortis, soignés, nourris ou promenés ensemble régulièrement permet de renforcer leurs liens et donc d’apporter du bien-être.

 

Comment (1)

  • thiell Répondre

    bonjour, ma jument d un tempérament plutot associal, vit dans un grand pré avec d autres chevaux dans des prés jouxtant le sien. pensez vous que celàpuisse etre problématique, dans un pté à plusieurs dans le passé , elle est toujours en situation de s isoler, et couche les oreilles facilement aux chevaux qui l approchent, semble etre possessive et exclusive avec moi aussi , elle a 19 ans. merci si vous pouvez me renseigner un peu. sylvie

    7 mai 2021 à 1h30

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