Besoins éthologiques satisf…..hein ?
S’il y a eu de super avancées ces dernières années, c’est la vulgarisation de l’éthologie avec notamment les notions de besoins primaires, et les signes observables de mal-être.
Mais il y a encore du chemin pour intégrer vraiment tout ce que cela veut dire, et surtout, ce que cela est supposé impliquer.
Vivre au pré avec des congénères et du foin à volonté, c’est ça, des besoins éthologiques satisfaits ?
Ce serait un peu comme de dire qu’un enfant à tout ce qu’il lui faut s’il a un toit, des vêtements, à manger et qu’il va à l’école ? On pourrait faire rentrer dans ces seuls critères les enfants les plus heureux comme les plus malheureux. En fait, ces enfants, comme ces chevaux, ont le minimum vital, et encore.
Nomade, social, herbivore. Cela veut dire que le cheval se déplace constamment à la recherche de ressources, qu’il le fait en structure sociale, familiale, élaborée et stable.
Est ce que ça a quoi que ce soit à voir avec la vie dans un parc, avec des congénères sans racine commune avec lesquels partager des tas de foin ? Pas vraiment.
Et oui, c’est le mieux que la majorité d’entre nous puisse leur apporter. Moi y compris.
On peut réagir en distant que c’est accablant, déprimant, culpabilisant. Ou en se responsabilisant de façon positive et aller apporter de la stimulation, de l’affection et de la sécurité à nos chevaux.
En quoi ça nous élève en tant qu’humains, de les convertir à notre culture du travail et de l’abnégation ?
Traitons nos chevaux comme des enfants, pas comme des adultes.
A moins qu’ils ne soient nés dans un ranch familial, où ils vivront toute leur vie avec leur famille et que leur job ce soit toute la journée dehors en équipe avec un cavalier hors pair…. alors ils ont plutôt besoin d’être traités comme des enfants, car les chevaux déracinés, isolés, sont immatures et/ou angoissés de façon chronique.
Mes compensations ?
Je les sors à au moins deux. Systématiquement. Je ne laisse plus un cheval seul. Je suis comme vous, j’ai appris à séparer les chevaux pour des raisons de sécurité, mais je ne le fais plus.
Je les amène en extérieur, explorer, manger, courir. Je les gratte, beaucoup. Je stimule leur curiosité sans les saturer.
Quand ils disent non dans un contexte qui n’implique aucune urgence, genre la carrière, je cède. Je m’en fous.
Quand j’ai besoin de gymnastiquer un cheval, parce que c’est quand-même mon métier, je trouve une solution pour être réellement non-invasive. Je les soigne en entier, pas une articulation ou un estomac.
Il faut sortir des sentiers battus, mais c’est possible.
En fait, c’est simple. C’est peut-être difficile, mais ça reste simple.
Il faut “juste” régler nos problèmes et nos frustrations, observer nos projections, et essayer de faire autrement que de forcer.
Les chevaux sont des supports de perversion lorsqu’on ne les écoute pas. Ils servent à gonfler tant d’egos ! À confirmer tant de fausses affirmations !
Mais ils savent nous ramener à l’essentiel lorsqu’on accepte d’aller dans leur sens.
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